Un sevrage bien mérité
C'est aux combustibles fossiles – le charbon jusque dans la première partie du XXème siècle, puis le pétrole – qu'il convient d'attribuer l'extraordinaire croissance démographique et économique de la seconde partie du XXème siècle. Certes, la recherche scientifique et la technologie ont aussi porté cet essor. Sans elles et sans l'invention de l'électricité, nous continuerions à nous éclairer au pétrole (combustible supérieur à l'huile de baleine, ce qui sauva cette dernière d'une extinction prématurée...). La croissance démographique et énergétique se paye au prix d'une débauche de consommation de pétrole, source d'énergie extraordinaire et irremplaçable. Ce faisant, nos vies sont imprégnées de pétrole et nous sommes sous la dépendance d'une forte addiction. [...] cette ressource allant manquer très prochainement, nous devrons en subir le sevrage. À quel prix ?
Adolphe Nicolas*, Énergies : une pénuries au secours du climat, p.32, 2011, éd. Belin
* Géologue et professeur émérite à l'université de Montpellier