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La Fin du Pétrole
11 octobre 2012

Le PDG de Total opposé aux forages de pétrole dans l'Arctique

Les déclarations du PDG de Total dans les colonnes du Financial Times hier (mercredi 26 septembre) ont de quoi surprendre : elles sont sans précédent dans l'industrie pétrolière. Christophe de Margerie estime que l'on ne devrait pas forer le pétrole dans les eaux de l'océan Arctique ! Selon le patron du groupe pétrolier français, une marée noire aurait dans cette région polaire des conséquences trop graves... pour l'image des compagnies.

Le PDG de Total, Christophe de Margerie.
Le PDG de Total, Christophe de Margerie.
AFP/Torsten Blackwood

 

Le patron de Total volant au secours des écologistes dans leur lutte contre l'exploration des eaux glacées de l'Arctique... Qui aurait pu l'imaginer ? Christophe de Margerie a toujours eu des propos très libres, mais cette fois, c'est un véritable pavé dans la mare qu'il lance contre son camp, l'industrie pétrolière !

Les compagnies ont toujours habitué l'opinion au même langage : les défis techniques sont de plus en plus grands, mais nous sommes capables de maîtriser les risques. Deux ans après la catastrophe de Macondo dans le golfe du Mexique, le PDG de Total s'inscrit désormais en faux contre ce discours. Véritable conviction de Christophe de Margerie ou gros coup de communication ?

L'actualité française du groupe n'est de toute façon pas étrangère à cette nouvelle posture. Total vient de voir confirmer sa condamnation au pénal, 13 ans après la marée noire de l'Erika, aggravée par une condamnation à des dommages et intérêts au civil. Même si le groupe pétrolier souhaite contester la décision auprès de la justice européenne, il est fort opportun pour Total de redorer son image auprès de l'opinion. Et il peut le faire à bon compte puisque, contrairement à ses concurrents, il n'a pas à ce jour de projet d'exploration de pétrole au large, dans l'Arctique, mais uniquement de gaz - c'est le fameux gisement de Chtokman, avec le Russe Gazprom, qui tarde à voir le jour.

La différence avec les autres majors Shell, Exxon, Eni, qui peinent de leur côté à lancer l'exploration du pétrole, tant il est difficile de sécuriser les installations au milieu des icebergs, n'est pourtant pas si grande avec le projet de Total : lorsqu'on procède à des forages d'exploration on ne sait jamais si on va trouver exclusivement du gaz ou du pétrole ou les deux, explique l'expert Francis Perrin. Si Total trouvait du pétrole à Chtokman, fermerait-il pour autant le puits ?

Source: RFI    

 

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