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La Fin du Pétrole
17 mai 2012

Shell veut exploiter les réserves pétrolières au large de la Guyane

Shell veut exploiter les réserves pétrolières au large de la Guyane
Le groupe anglo-néerlandais veut rechercher les hydrocarbures au large de la Guyane via une campagne d'ondes sismiques aux répercussions incertaines sur l'écosystème marin

Les ressources pétrolières commencent à sérieusement manquer, au point que des experts prophétisent la fin de l’or noir dans le courant du siècle. Une réalité qui n’est pas sans conséquence sur le portefeuille des contribuables, mais doit tout de même être contrebalancée par la découverte de gisements au potentiel considérable.

 

Le réchauffement climatique n’a pas que des inconvénients, en tout cas pas pour tout le monde. La fonte des glaces en Arctique devrait ainsi ouvrir de nouvelles « brèches » maritimes dans lesquelles, déjà, deux ans à peine après l’accident de la plate-forme Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique (États-Unis), les géants du pétrole cherchent à s’engouffrer. Et pour cause : le Grand Nord abrite un potentiel d'hydrocarbures par trop exceptionnel pour en faire fi. Au diable les risques environnementaux, objectivement (très) élevés, ainsi que les mises en garde des écologistes et de la puissante Lloyd’s, qui a souligné dans un récent rapport leur caractère « unique et difficile à gérer » et évalue à cent milliards de dollars (environ soixante-dix-huit milliards d’euros) les investissements des pétroliers dans la région à l’horizon 2020. En l’état actuel, la ruée vers l’or noir promet d’être sans limites et bien mal encadrée.

Beaucoup plus au sud, au large de la Guyane française, le groupe anglo-néerlandais Shell lorgne un « vivier » d’hydrocarbures lui aussi considérable. Déterminée à rafler la mise, sa direction a déposé fin mars auprès de la préfecture « un dossier de déclaration d’ouverture de travaux de forage et d’étude sismique en mer à cent trente kilomètres des côtes et sur une zone de cinq mille trois cents kilomètres carrés », rapportent nos confrères de 20 Minutes. Pour le moins chahutée dans le Delta du Niger, dont la pollution lui est très largement imputée par de nombreux spécialistes et observateurs, l’entreprise cherche, à défaut de pouvoir se racheter une virginité environnementale, à assurer son avenir financier dans une zone jusque là à l’abri des courtisaneries des barons de l’énergie fossile.

Actionnaire majoritaire d’un consortium dont Total fait également partie, Shell projette de réaliser quatre forages d’exploration à plusieurs milliers de mètres de profondeur – deux dès cette année et deux en 2013 – et de mener parallèlement une campagne de recherche d’hydrocarbures par ondes sismiques, de sorte à pouvoir savoir où forer et ainsi optimiser ses chances de trouver du pétrole. Preuve de sa détermination à avancer rapidement sur ce dossier : la société a déjà procédé à une étude d’impact, dans laquelle elle admet cependant que, « pour des raisons de hauteur d’eau et de pénétration suffisante des ondes dans les formations géologiques, (leur intensité) est très élevée ».

Les velléités pétrolières de Shell au large des côtes guyanaises suscitent l'ire des associations de protection de l'environnement

Quel(s) danger(s) pour l’écosystème marin ?

Comme on pouvait s’en douter, les desseins de Shell sont fort peu appréciés des associations de protection de la nature. Ainsi la Fédération Guyane Nature Environnement, qui collabore étroitement avec la Fondation Nicolas Hulot et  Greenpeace et doute des allégations du groupe pétrolier selon lequel l’écosystème marin – constitué entre autres de cétacés, d’oiseaux, de poissons et de tortues de mer – ne souffrirait que modérément des ondes sismiques.

« Les impacts sur la faune aquatique sont mal connus. À proximité directe des canons, on sait ce qui se passe. Plus loin, non », affirme en effet son coordinateur Christian Roudgé, cité par le quotidien. La fédération n’est pas la seule à tenter de court-circuiter les velléités de Shell puisque un collectif s’est officiellement constitué il y a quelques jours. Baptisé « Or bleu contre or noir », il regroupe à l’heure où nous écrivons ces lignes plus de trois cents personnes et s’oppose à toute exploitation pétrolière au large des côtes guyanaises, soulignant sur son site Internet que « les forages se situent dans une zone de très forts courants marins et mal connus ». Et d’ajouter, sans que là non plus on puisse lui donner tort : « En cas de marée noire, les industriels admettent qu’il serait impossible de nettoyer la mangrove du plateau des Guyanes, un écosystème primordial pour (la) région. »

Conscient que ses ambitions ne sont pas du goût de tout le monde, le groupe anglo-néerlandais a décidé de lâcher du lest, s’engageant notamment à autoriser la présence à bord des navires d’observateurs de la biodiversité marine pendant les investigations, à ne pas intervenir durant les cycles biologiques des espèces aquatiques, à mettre en place une surveillance acoustique passive et à ne pas diffuser de sources lumineuses intenses vers l’eau. Des dispositions qui, en plus de lui coûter de l’argent, n’ont pas contenté les écologistes. Les pouvoirs publics, eux, n’ont pas encore choisi leur camp.

Dans un département d’outre-mer (DOM) à l’économie moribonde, on peut toutefois s’attendre à ce que la manne financière prenne l’ascendant sur la protection des espèces.

 

Source: http://www.zegreenweb.com/tag-p%C3%A9trole

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