Pétrole : les majors réalisent un début d’année en demi-teinte
Les grandes compagnies pétrolières n’ont pas fait d’étincelles début 2013. Tous les bénéfices nets trimestriels publiés à ce jour s’affichent quasi-stables ou en baisse : +1 % pour ExxonMobil (à 9,5 milliards de dollars), -27 % pour ConocoPhillips (à 2,14 milliards de dollars), -58 % pour Total (à 1,5 milliard d’euros), et -4,5 % pour Chevron (à 6,2 milliards de dollars). La plupart de ces résultats étaient attendus. Total avait annoncé fin mars une perte exceptionnelle de 1,2 milliard d’euros, liée à la cession de sa participation dans une usine liée aux sables bitumineux du Canada. ConocoPhillips a été pénalisé par la cession de ses activités de raffinage et de distribution, dont les résultats ne sont plus pris en compte.
Les compagnies ont aussi été affectées par le recul du cours du baril, qui s’est établi en moyenne à 112,6 dollars au premier trimestre 2013 (-5 %) par rapport au premier trimestre 2012. Chevron, numéro deux américain, a ainsi vu les résultats de sa division « exploration et production » chuter d’un quart alors que sa production a légèrement augmenté (+0,7 %).
Production en baisse
Les autres compagnies ont aussi été plombées par le niveau de leur production, qui n’a toujours pas recommencé à augmenter. Elle a ainsi reculé de 3,5 % chez le numéro un mondial ExxonMobil, qui a néanmoins réussi à maintenir son bénéfice grâce au rebond du prix du gaz naturel aux Etats-Unis, et à ses activités chimiques, dont le profit a grimpé de 62 % à 1,1 milliard de dollars. La production a aussi reculé chez ConocoPhillips (-1 %) et chez Total (-2 %, à 2,3 millions de barils équivalent pétrole par jour).
La compagnie française explique essentiellement ce recul par l’arrêt de la plate-forme d’Elgin-Franklin, qui a redémarré début mars et produit aujourd’hui à 50 % de sa capacité (sic). Pour autant, Total a indiqué qu’il maintiendrait son objectif d’une hausse de 2 à 3 % sur 2013. Le groupe, qui vient de mettre en production le champ de Moho Nord (Congo), compte pour cela sur les projets de Angola LNG, de Sulige en Chine, et de Kashagan au Kazakhstan.
Écrit par Anne FEITZ
Journaliste
afeitz@lesechos.fr